La fille de Sofia Papakosta, Kalliopi, nous accueille à Athènes et nous présente le travail de sa maman.
Kalliopi, trentenaire pimpante, très à l’aise dans la langue de Shakespeare, assure la fabrication et commercialisation des créations de bijoux de Sofia Papakosta. Très chaleureuse avec ses grands yeux bleus comme la mer dans son visage rond, Kalliopi, du nom de la muse de la poésie épique (la mythologie grecque n’est jamais loin !) nous raconte l’histoire de l’aventure de Sofia Papakosta.
Après des études d’archéologie, passionnée des arts populaires, Sofia Papakosta entre au ballet Dora Stratou de danse folklorique en costume. Passionnée par les traditions et bijoux anciens de Karpathos, elle s’amuse à s’en inspirer pour en faire pour elle-même. Karpathos est une île de l’Archipel du Dodécanèse, située entre Crète et Rhodes. Avant de devenir grecque en 1947, cette île, ancienne alliée de Sparte, a connu plusieurs influences : romaine puis byzantine, elle souffre des invasions sarrasines au VIIIe siècle pour ensuite se trouver sous domination ottomane et italienne. Ile éloignée de la Grèce continentale, Karpathos est connue pour ses traditions populaires très anciennes qui perdurent aujourd’hui.
Comment tout a commencé
Sofia s’entraîne et brode avec un fil doré et des pierres semi-précieuses des bijoux d’influence byzantine et de la Grèce ancienne qui sont gais et élégants. Encouragée par son entourage, elle se lance dans la commercialisation.
Ses bijoux sont toujours réalisés à la main pour des revendeurs qu’elle sélectionne en fonction de leur image et capacité à bien restituer l’esprit de ses bijoux.
Quel a été le 1er succès ?
L’un de mes premiers succès a été de figurer parmi la sélection de bijoux vendus à la boutique du Musée Benaki à Athènes.
Puis les collaborations se sont multipliées au long des années avec le Musée des bijoux d’Ilias Lalaounis, le Musée des arts populaires grec, le Musée National d’Australie. Puis j’ai participé à des expositions internationales comme « Beware of Greeks » dans le bâtiment du Parlement Européen de Bruxelles, “A Jewel Made in Greece” au Musée MAD à New-York, puis à une exposition sur les costumes folkloriques grecs au Musée National d’Histoire de la Grèce à Athènes. J’ai également ensuite développé une collaboration avec Fragonard en France.
Comment s’est passée ton entrée à la boutique du Musée Benaki, extrêmement raffiné ?
Dans les premières années de développement de ma marque, j’ai eu la chance et l’opportunité de rencontrer en personne Mademoiselle Despoina Geroulanou, Directrice de la Boutique du Musée Benaki, qui a eu un coup de cœur pour mon travail. Elle a sélectionné quelques modèles et aujourd’hui ce sont les bijoux iconiques de ma marque.
Comment procèdes-tu pour créer des modèles ?
Mes idées naissent à partir de mes envies et inspirations à partir des formes des matières que je découvre et des couleurs des différentes pierres et perles. Puis un travail d’exploration avec fils et aiguille s’amorce et dure jusqu’à ce que le résultat obtenu corresponde à mes critères esthétiques
Comment sélectionnes-tu tes matières premières ?
Cela dépend de ce qui attire mon attention : cela peut être quelque chose de vintage ou bien moderne. Je me concentre en général sur les formes et le couleurs et sur la manière dont je peux les combiner avec ma technique personnelle de fil doré brodé.
Quelles sont tes valeurs ?
Authenticité, originalité, qualité, intemporalité.
Quel est ton modèle de femme qui illustre ton style ?
Il y a beaucoup de jolies femmes mais je considère que mes meilleurs modèles ont mes trois filles 😊 !
Un coin préféré à Athènes ? en Méditerranée ?
Mon quartier préféré est le centre historique d’Athènes, bien sûr ainsi que l’île de Karpathos qui m’inspire.
Quels sont les prochains projets ?
Mon projet global est de continuer mon travail de créatrice en explorant des nouvelles possibilités de bijoux avec des matériaux traditionnels.
Merci de votre travail et de nous faire rêver avec vos créations !
Efcharisto Sofia et Kalliopi.